À l’heure actuelle, le monde rural français tend à perdre progressivement la connotation péjorative que le monde urbain lui avait souvent associé. Certains Français choisissent même de s’installer dans des zones isolées et on a bien vu que pendant la période de la crise sanitaire, un grand nombre avait même tendance à s’y réfugier. Cet article lève le voile sur la différence entre une commune rurale et urbaine.
Un panorama changeant
Les paramètres permettant de distinguer les communes rurales des espaces urbains ont évolué au fil du temps. Auparavant, l’Insee ou Institut national de la statistique et des études économiques a appliqué une définition qui a longtemps perduré. Jusqu’en 2020, les communes urbaines se caractérisaient par un territoire abritant 2 000 habitants au minimum. Cependant, les bâtiments devaient se rapprocher les uns des autres. Concrètement, ils devaient se trouver à moins de 200 mètres de distance. À présent, l’Insee ne considère plus que la densité de la population au km2. Par conséquent, les communes de France sont réparties sous 4 catégories majeures. Tout d’abord, les communes urbaines denses comptent près de 2 600 habitants au km2. Ensuite, celles de densité intermédiaire rassemblent environ 313 habitants au km2. On trouve ensuite les communes rurales peu denses. Elles hébergent en moyenne 52 habitants au km2 tandis que celles désignées comme très peu denses accueillent 13 habitants au km2.
D’après cette grille de référence, 88 % des communes françaises étaient qualifiées de « rurales » aux alentours de 2017. Cette même année, 33 % de la population globale vivaient dans ces régions. Quelquefois associées à des propos peu flatteurs par certaines zones urbaines, les campagnes n’ont pas toujours été une destination de rêve pour les Français. On connaissait déjà la différence entre Paris et Province et la dépréciation qu’il fallait voir dans ce dernier qualificatif. Du reste, avec l’industrialisation et la mécanisation de l’agriculture, associées à l’attraction de plus en plus grande exercée par les grandes centres urbains, nombreux furent les habitants de zone rurale désireux de quitter ces lieux qu’on considérait souvent comme en déclin. Selon le journaliste Vincent Grimault, la France a enregistré un taux d’exode rural herculéen pendant près d’un siècle. Cependant, cette tendance s’est graduellement inversée à compter de 1975.
De nouvelles formes de repeuplement rural
Au début, les citadins ont préféré déménager vers les endroits périurbains. En bref, ce sont des zones rurales résultant de l’expansion des villes urbanisées. Plus tard, certains ont fermement opté pour des campagnes très isolées. Manifestement, l’envie d’acquérir une plus grande surface habitable, et surtout un jardin, motive ce phénomène. Plusieurs communes rurales ont bénéficié de ce mouvement en particulier, car elles ont attiré des populations jeunes et dynamiques qui apportent un nouveau souffle. Naturellement, les dirigeants locaux jouent également un rôle crucial dans l’amélioration des conditions de vie rurale. Si les élus ont soif de développements, il est tout à fait normal que les membres de la société adoptent ce point de vue. Pour toutes ces raisons, certaines communes rurales avancent à grande vitesse par rapport aux autres. C’est pourquoi Vincent Grimault insiste sur la « renaissance » des campagnes.
A ce phénomène, il faut encore ajouter la saturation de certains périmètres urbains de mégalopole qui rejettent de plus en plus loin les personnes désireuses de vivre leur rêve de devenir propriétaire. Avec l’éloignement, les couts d’acquisition diminuent au risque quelquefois de former, là où il y avait avant de vrais villages, de nouvelles formes de banlieues dortoirs sous forme de lotissement. En tout état de cause, les municipalités rurales y trouvent toujours leurs comptes car pour un village en zone rurale, tout vaut bien mieux que la désertification.